L’historique

Le nom de la commune

En latin Sanctus Martinus De Strata

En France, 222 communes portent le nom de Saint-Martin, souvent pour rappeler le passage de Saint Martin, évêque de Tours au IVème siècle lors de ses courses apostoliques à travers la Gaule. Dans le cas de Saint Martin d’Estreaux, il se peut que le nom ait été donné suite au passage des reliques de l’évêque en 865 puisque son corps fut transporté de Léré, près de Cosne, à Marsat en Auvergne. La route la plus sûre passant par chez nous. Dans ce cas d’Estreaux pourrait venir de l’expression en translation qui signifie en chemin.

En latin « strata » désigne une route importante.

L’histoire du village est marquée de tout temps par la présence de la route : voie romaine, voie royale, route nationale, conduisant de Paris à Lyon.

La forme actuelle « d’Estreaux » est le résultat de toute une évolution longue de sept siècles : De L’Estra, de L’Estrau, d’estras, D’Estreaulx…. La forme définitive apparaît il y a trois cents ans. Dans les documents anciens la forme d’Estréaux avec l’accent n’apparaît pas.

L’histoire de la commune

  • Époque Romaine
    Il reste peu de traces de l’occupation gallo-romaine. Le plus important est le site d’Ariolica sur la route de La Pacaudière à Sail les Bains (protégé puis recouvert par la déviation de la RN7).

On trouve aussi des fragments de poterie ou de tuiles sur plusieurs domaines le long de la nationale, peut-être les restes d’un fortin au sommet de la montagne de Jars. De même le château de Châteaumorand (castrum Morandi) aurait pu succéder à un vieux fort romain.

  • Peu de chose sur le Moyen-Age

 

  • L’époque Moderne
    Le village vit au rythme des évènements liés aux maîtres de Châteaumorand et des passages de personnalités célèbres sur la route royale, grosse source de revenus pour le village. Les archives nous livrent aussi les caprices de la météo et leur incidence sur les récoltes.

Les usagers de la route Royale :

1600 : le roi Henri IV, qui conduisait lui-même son armée en Savoie, traversa Saint-Martin.

1611 : passage d’une chaîne de galériens, et en décembre de la même année le Duc et le Prince de Guise, les voyageurs se suivent mais ne se ressemblent pas !

1622 : passage de la reine, la reine-mère, le cardinal de Richelieu en septembre puis du roi Louis XIII en décembre.

1628 : la peste se déclare dans tout le pays jusqu’à Lyon, la route est désertée.

Les caprices de la météo :

1603 : un hiver très rigoureux puis de grosses chaleurs en mai et juin. La récolte fut des plus petites.

1615 : les moissons pourrissent sur place pour cause de pluies trop abondantes

La Révolution Française

Les idées de la Révolution ont gagnées rapidement Saint-Martin. La route, avec son importante circulation de marchands, de voyageurs, de courriers, est un excellent vecteur de l’information. Six députés de notre canton sont envoyés à la grande fête de la Fédération devant être célébrée à Lyon le 14 juillet 1790 et parmi eux trois Saint-Martinois : Messieurs Donniol, Toussaint et Puyplat. Le nom trop clérical de Saint-Martin est remplacé par celui de Jars la Montagne. Partout les jeunes municipalités s’installent. Le premier maire de la commune sera M. Donniol en 1792. C’est au second maire de la commune M. Laurent Lépine que le curé de la paroisse M. Barghon remettra les registres paroissiaux qui deviendront état civil.

Deux Saint-Martinois périront sur l’échafaud : Charles-Philibert de Lévis-Mirepoix, et Pierre Robillon


Patrimoine

CHATEAUMORAND (propriété privée)

Situation et description

Créé avant 1130 par les Sires de Beaujeu en lutte contre les comtes du Forez et classé monument historique depuis 1981 le château de Châteaumorand est situé sur la route départementale 52 en direction de Montaiguët-en-Forez. De la route on n’apercevra que la conciergerie, permettant l’accès au parc. Il faut prendre la route de Sail-les-Bains pour découvrir l’arrière massif de la bâtisse. Les majestueux cèdres du Liban sont un repère pour le promeneur.

Histoire

Du XIème siècle à la guerre de Cent ans.

En 1190, par donation des Beaujeu, cette maison revint au seigneur local, Eustache de Châtelus. Cette branche cadette des Châtelus, vassale des ducs de Bourbon, joua un rôle prépondérant dans la lutte contre les Anglais dans la seconde partie de la Guerre de Cent ans, en particulier avec le duc Louis II.

En 1356, Hugues de Châteaumorand, seigneur banneret, est premier baron du Bourbonnais. Il est armé chevalier le matin même de la bataille de Poitiers, par le roi, Jean le Bon. Il finance de ses propres deniers la construction du Cloître des Cordeliers de Charlieu, où se trouvent actuellement, son gisant et celui de son épouse.

Son fils, Jean de Châteaumorand, fut le grand homme de la famille, ami de Duguesclin, chef de guerre, diplomate et chroniqueur. Il négocia, en 1396 le mariage de la fille de Charles VI avec le roi d’Angleterre, ainsi que le rachat des captifs de Nicopolis. En 1400, il est capitaine pour le roi de France de la cité de Constantinople, assiégée par Bajazet.

Il ne laissa qu’une fille, Agnette, mariée en 1424 à Brémond de Lévis.

Le vitrail de l’église de Saint- Martin les représente tous les deux.

La Renaissance

Après la guerre de Cent ans, commencèrent les guerres d’Italie. Jean de Lévis-Châteaumorand fit toutes les campagnes avec François Ier qui le prit en amitié et le fit, en 1532, gouverneur de son fils cadet, le duc d’Orléans, futur Henri II.

Vers 1520, conquis par le Quattrocento, il fit démolir la forteresse féodale pour ériger un château renaissance.

Son frère et héritier, Antoine de Lévis, évêque de Saint-Flour, termina l’œuvre.

Son héritière fut sa nièce, Gabrielle de Lévis-Charlus mariée à Antoine Le Long de Chenillac. Ils n’eurent qu’une fille.

Diane de Châteaumorand (1558-1626), fut célèbre par sa beauté et ses mariages successifs avec Anne d’Urfé, bailli et gouverneur du Forez, puis Honoré d’Urfé, baron de Châteaumorand (1567-1625).

Honoré d’Urfé écrivit à Châteaumorand les deux premiers livres de l’Astrée, célèbre roman pastoral. Diane de Châteaumorand fit son testament en faveur de son neveu, Jean-Claude de Lévis-Charlus à charge de prendre le nom et les armes de Châteaumorand qu’il fit ériger en marquisat.

Du XVIIIème à nos jours

Après une période médiocre, au début du XVIIIème siècle, François-Charles de Lévis renoua avec la gloire militaire de ses ancêtres.

Lieutenant-général des armées du Roi, il participa à toutes les guerres de Louis XV. Pour moderniser Châteaumorand, il fit démolir à partir de 1759, une partie du château renaissance pour le remplacer par une grande façade à la Mansard.

Une de ses filles épousa Gaston de Lévis-Leran, héritier du marquisat de Mirepoix et du Maréchalat de la Foi. Il succéda à son beau-père comme lieutenant-général du Bourbonnais, brillant mariage mais qui fut néfaste pour Châteaumorand, délaissé au profit de l’Ariège, où se situe la ville médiévale de Mirepoix. A la Révolution, les exactions des districts révolutionnaires furent sévères.

La Restauration et l’Empire furent des périodes brillantes, ce qui amena la descendante des Lévis, la comtesse du Hamel à aliéner Châteaumorand resté dans sa lignée depuis 680 ans.

Châteaumorand fut acquis en juin 1877 par Monsieur Sigisbert Maridet et reste depuis cette date, la propriété familiale.

Le château actuel a conservé derrière sa grande façade à la Mansard des éléments de ses transformations successives.